Épictète, illustre stoïcien

Épictète est avec Sénèque et Marc-Aurèle un des plus illustres représentants du stoïcisme romain. Epictète, copyright Arvensa éditions

Il est aussi celui qui a exposé le plus rigoureusement les dogmes et les formules du Portique(1), cette école philosophique du stoïcisme fondée par Zénon en 301 av. J.-C.

Une philosophie pratique

L’homogénéité de sa doctrine n’est pas étrangère à son unité de vie. Ainsi, pour mieux l’appliquer, il vécut dans un dénuement volontaire et se montra aussi stoïque dans sa vie que dans ses discours. C’est pourquoi on peut dire qu’Épictète propose une philosophie pratique.

Une œuvre qui aurait pu être perdue

Son œuvre aurait pu être ignorée car il semble n’avoir rien publié. Mais heureusement Arrien, un de ses fidèles disciples, a recueilli dans ce qu’on appelle les Entretiens le contenu des leçons privées et publiques que son maître prodiguait sans songer à la gloire.

Ce sont ces Entretiens que les éditions Arvensa ont le plaisir de vous proposer dans une édition numérique.

Le lecteur trouvera aussi, au sein de notre édition, le Manuel, livre le plus connu d’Épictète. Il est un résumé succinct, souvent aride, de sa doctrine. Il ne peut donc qu’en donner une idée incomplète, à peu près celle qu’une table des matières donne d’un livre, selon l’expression de Constant Martha(2).

De fait, les lecteurs des Entretiens recueillis par Arrien sont unanimes pour dire que ce sont eux qu’il faut lire pour connaître l’attachante personnalité du philosophe esclave et pour comprendre le Manuel même.

Les Entretiens nous font voir le moraliste de plus près, plus au naturel, dans la familiarité de ses conversations philosophiques avec ses amis et ses disciples. Au lieu d’imposer des lois comme dans le Manuel, il discute, il cherche à persuader. Les plus dures pensées s’étendent dans ces libres improvisations, s’amollissent pour ne pas blesser et se fondent parfois pour mieux se répandre. Une vive sollicitude pour le progrès moral de ses auditeurs, une certaine condescendance pour les faiblesses humaines tempèrent les rigueurs de la doctrine. En lisant les Entretiens on est tout étonné et charmé de se trouver en face d’un homme, quand jusque-là on n’avait contemplé dans le Manuel que la statue en marbre ou en bronze de l’idéal stoïcien. (Jean-Marie Guyau,  traducteur du Manuel et des Éclaircissements extraits des Entretiens d’Épictète que nous publions à la suite).

Pour conclure, citons notre attachant philosophe par ce passage :

Toute habitude, tout talent, se forment et se fortifient par les actions qui leur sont analogues : Marchez, pour être marcheur ; courez, pour être coureur. Voulez-vous savoir lire ? Lisez. Savoir écrire ? Écrivez. Passez trente jours de suite sans lire, à faire tout autre chose, et vous saurez ce qui en arrivera. Restez couché dix jours, puis levez-vous, et essayez de faire une longue route, et vous verrez comme vos jambes seront fortes. Une fois pour toutes, si vous voulez prendre l’habitude d’une chose, faites cette chose ; si vous n’en voulez pas prendre l’habitude, ne la faites pas, et habituez-vous à faire quoi que ce soit plutôt qu’elle. Il en est de même pour l’âme : lorsque vous vous emportez, sachez que ce n’est pas là le seul mal qui vous arrive, mais que vous augmentez en même temps votre disposition à la colère : c’est du bois que vous mettez dans le feu.

Marc Wirfeld

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L’ édition contient 10 titres parmi lesquels quelques études destinées  à mieux comprendre la doctrine stoïcienne et la philosophie d’Épictète.  Les traductions et les plus de 400 notes sont essentiellement de Victor Courdaveaux, de Jean-François Thurot, d’André Dacier, de Jean-Marie Guyau et de Marc Wirfeld.

(1): En grec stoa signifie portique, d’où le nom de stoïcisme.

(2): Les Moralistes sous l’Empire romain, Hachette, 1872.

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